Sos, je suis débordée

“SOS, Je suis débordée”

SOS, je suis débordée, est une des phrases que j’entends le plus au quotidien. Mais pourquoi tant d’entrepreneures sont débordées? Savent-elles mal s’organiser? Ou est-ce que cette surcharge est propre à l’entrepreneuriat et est inévitable?


Sommaire de l’article

  1. Nos croyances sociétales
  2. La différence entre le salariat et l’entrepreneuriat
  3. Les 5 raisons principales à la surcharge de l’entrepreneure

Nos croyances sociétales

“Rome ne s’est pas fait en un jour”
“Tu vas devoir en chier pour réussir”
“On n’a rien sans rien”
“L’argent ne pousse pas sur les arbres”
“L’argent ne tombe pas du ciel”

Si tu as déjà entendu l’une de ces expressions, tape dans tes mains.

Ces expressions valorisent, dans notre société, le “hard work”, c’est à dire le fait de travailler dur.

D’ailleurs, le verbe travailler provient du latin vulgaire tripaliare, signifiant « torturer », lui-même dérivé du nom tripalium, qui désigne un instrument de torture à trois pieux. Dans les mots travail et travailler, il y a donc originellement les notions de torture, de souffrance, de douleur.

Ça donne envie n’est-ce-pas?

C’est donc un fait. Le fait d’être occupée, de courir partout, est valorisé dans nos sociétés. Être débordée, c’est réussir n’est-ce-pas?

Quand je me suis lancée dans l’entrepreneuriat en 2018, mon père, lui même entrepreneur, était inquiet. Il m’a plusieurs fois partagé que ça allait être dur, qu’il ne voulait pas que je vive la même vie qu’il avait vécu. Quant à ma mère, quand j’évoquais avec elle ma fatigue et ma surcharge dû à mon nombre de clients importants, elle m’a répondu “c’est un bon problème ça, c’est que ça marche et c’est ce que tu voulais non?”.

Alors je ne leur en veux pas évidemment. Cela reflète simplement dans quel contexte nous vivons. Un entrepreneur doit travailler dur pour mériter ce qu’il a, un entrepreneur doit redoubler d’efforts pour réussir et surtout il n’a pas le droit de se plaindre des difficultés qu’il rencontre liées à son succès, à son développement.

C’est un fait également: on en parle moins mais l’entrepreneur est lui aussi sujet au burn out. L’entrepreneure est une femme d’action, une femme ambitieuse, une femme passionnée par son activité. Et l’entrepreneure devient fatiguée, stressée, frustrée.

Alors pourquoi je suis débordée quand je suis entrepreneure? Alors que j’étais pourtant si organisée quand j’étais salariée. Suis-je condamnée à fonctionner de cette manière?

La différence entre le salariat et l’entrepreneuriat

Lorsque nous sommes salariées

  • Nous avons souvent des horaires à respecter, allant parfois à l’encontre de notre chronotype (notre rythme biologique),
    efficace ou non, le salaire tombe à la fin du mois
  • L’entreprise pousse, sans forcément en être consciente, à l’instantanéité et à la réactivité immédiate (messagerie instantanée, sollicitation permanente par mails etc…)
  • Tu as été embauchée pour occuper UN poste, un rôle dans l’entreprise et remplir UNE mission
  • Avec des collègues de travail, et un environnement de travail propice
  • Et tu n’as pas toute la responsabilité sur tes épaules, tu as quelqu’un qui te donne la direction, la vision et qui te guide,
  • La frontière entre pro et perso se fait plus naturellement.

Et puis, un jour, une remarque, une décision, un contexte fait que tu ne veux plus être salariée. Tu veux entreprendre, tu ne veux plus de ce patron sur le dos. Tu veux faire à ta manière, tu veux être leadeuse de ton business, et apporter quelque chose de différent.

Te voilà donc entrepreneure et bienvenue à notre phrase fétiche « je suis débordée ».

Bienvenue dans le monde de l’entrepreneuriat…

…très différent du monde du salariat:

  • Tu dois te fixer ton propre cadre de travail, celui qui va respecter ton chronotype
  • Gérer 1000 casquettes, occuper 1000 rôles et gérer 1000 idées à la minute (tu es comptable, CM, juriste, directeur financier en plus de ton rôle principal)
  • Travailler sur l’opérationnel, sans délaisser la stratégie, c’est toi qui mène la barque, qui donne la direction !
  • C’est sur toi que repose (quand tu es solo), le salaire que tu vas te verser !
  • Tu peux te sentir très seule, tu n’as plus de collègues, et c’est à toi de gérer une équipe et occuper le rôle que tu as peut être parfois critiqué par le passé
  • Tu travailles peut être même de chez toi, et ton entourage ne comprends pas toujours qu’être chez soi ne signifie pas être disponible !
  • La frontière avec ta vie perso s’est réduite, tu veux avoir plus de temps pour ton entourage et pour toi mais tu sens un peu dépassée.
  • Quand tu es en famille, tu culpabilises de ne pas travailler (tu as 1000 choses à faire), et quand tu travailles tu culpabilises de passer à côté de moments importants.
  • Passionnée, tu as des difficultés à t’arrêter !

On comprend mieux ici les challenges de la gestion du temps quand on est entrepreneure. Nous avons un jeu de cartes différent, et même si tu as appris à jouer par le passé, ici tu dois reprendre ta posture de débutant.

Je suis débordée: les raisons de la surcharge

Maintenant qu’on a saisi les challenges que nous pouvons rencontrer, nous, entrepreneures, voici les 5 raisons au « Je suis débordée ».

Je suis débordée par un manque d’organisation

Une entrepreneure doit avoir un système d’organisation. Nous avons 1000 idées à la minute, des listes de choses à faire interminables, et si tu gères encore avec des posts its, que tu essayes de tout retenir, tu vas gérer ton business au fil de l’eau.

Il te faut donc:

Par un manque de focus

Pour être pleinement efficace, faire mieux et non pas plus, tu vas devoir gagner en focus, donc en concentration. C’est courant chez les entrepreneures d’être éparpillée, de se laisser distraire et interrompre. Dans ces cas précis, nous laissons notre temps à la libre disposition des autres. A l’ère du numérique, il est important d’apprendre à booster sa concentration et d’éviter le syndrôme de l’objet brillant.

Mais également un manque de rentabilité

La rentabilité est souvent examinée d’un point de vue économique. Je gagne X euros, je dépense X euros donc je suis rentable. Mais as-tu pris en compte la rentabilité en fonction du temps ? Tu peux être la plus organisée et concentrée qui soit, si tes offres ne sont pas rentables, si tu ne sais pas comment atteindre ton CA avec le temps dont tu disposes, tu vas te retrouver en surcharge. Tu vas avoir envie de travailler plus, de prendre plus, mais ce n’est pas le seul biais de développement. Il est temps de te pencher sur ton business model, tes offres et tes tarifs.

Je suis débordée car je dois me structurer

Plus tu vas te développer, plus il est nécessaire d’opérer une structuration de ton business. La structuration permet de prendre de meilleures décisions, de gagner du temps, de favoriser l’amélioration continue, de propulser son activité au cap supérieur et surtout de déléguer efficacement. Alors qu’entends-on par structuration?

  • Des process opérationnelles et stratégiques
  • Des KPI (indicateurs de performance)
  • Un outil de centralisation

Il est possible que tu sois en surcharge pour un manque de structuration et un manque de rentabilité de tes actions.

Ou j’ai un besoin de déléguer

Et enfin, si tu as déjà un système d’organisation adaptée à ton activité, ta personnalité, et ton environnement personnel, mais également que tu es ultra efficace, que ta rentabilité est en ordre et que tu as déjà entamé ta structuration, il est possible que ta charge de travail nécessite d’être diminuée via la délégation.

La délégation, fédérer une équipe autour de son projet et de son pourquoi, est une belle opportunité pour gagner du temps et continuer à se développer.

Et toi, de ton côté, parmi les 5 raisons, as-tu identifié la ou les raisons de ta surcharge?

 


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